Peu de temps avant la bataille de l'enclave écarlate, dans les geôles de la Nouvelle Avalon, deux gardes discutent.
« Je n'aime pas du tout ce poste, il fait froid, c'est humide, sombre et en plus il y règne une odeur infecte. tout ça pour surveiller un réprouvé qu'on aurais dû tuer depuis bien longtemps.
Le garde fait les 100 pas, impatient. Ses doigts glissent nerveusement sur le pommeau de son épée.
-Soit pas bête ! C'est un espion, il doit forcement savoir des choses et nous on veut ces informations. De toutes façon c'est le Général Abbendis qui a voulu qu'on le fasse parler. Maugréa l'autre garde, regardant son camarade avec une certaine irritation.
-Mais pourquoi ? Qui est t-il ? Les Non-morts ne méritent pas un tel traitement. Il faut juste les renvoyer là d’où ils n'auraient jamais du se relever : la tombe »... Grogne le croisé, fixant le réprouvé.
Celui-ci se tenait assis sur le tas de paille qui lui servait de lit. Son regard semblait se perdre dans les abysses de l'obscurité environnante. Un léger sourire ornait son visage tuméfié, décomposé.
Il ne semblait pas du tout dangereux. L'autre Garde claque des doigts , souhaitant attirer l'attention de son collègue.
-On l'appelle « Le corbeau », personne ne connaît sa véritable identité. Il est recherché pour espionnage, assassinat, vol... lui et ces hommes peuvent espionner n'importe qui à conditions d'y mettre le prix.
-Mais qu'a t-il fait pour être dans nos prisons ? Rétorque l'autre garde, captivé par « Le Corbeau »... Il s'approche de sa grille.
-Il a espionné nos chefs lors d'un conseil de guerre. »
Un bruit se fait entendre dans le couloir, un elfe vêtu d'une robe et d'un plastron marche en compagnie de deux gardes, l'elfe a le visage ensanglanté, il marche d'un pas pressé en retirant ses gants souillés.
-C'est le commandant Soleil-Sanglant ?
-Oui, il était au conseil de guerre aussi. C'est lui qui à attrapé Le Corbeau.
-Et comment ils l'ont eu ?
-Ils l'ont juste vus et lui ont ordonnés de se rendre, et il l'a fait.
-Hmmm...
-Quoi ?
-C'est bizarre, si il est réputé pour être efficace dans son domaine, comment se fait-il qu'il se fasse avoir aussi facilement ?
-Tu veux dire qu'il a.... fait exprès ? » Les 2 gardes se regardent d'un air interrogatif. Le Garde le plus proche de la grille panique alors et tente de sauter en arrière en voyant les 2 mains du Corbeau tenté de le saisir. En Vain. Le Corbeau saisit alors le Garde, l'exécute d'un simple mouvement de poignet, lâche le corps sans vie, en saisissant au passage les clés.
« Le Corbeau » ouvre alors la porte et s'avance d'un pas nonchalant.
Le croisé le regarde, et capte l'étincelle de démence qui anime son regard sans vie. Ce n'est pas cette folie brûlante, cette folie dévastatrice qui pousse à tuer. Non. Celle-ci est d'autant plus terrifiante. C'est la démence du prédateur face à sa proie, sans merci. Celle du sadique voyant sa victime sans défense s'offrir à ses lames.
Le non-mort esquisse un léger sourire. Il ne bouge pas. Un ricanement sinistre s'échappe de ses lèvres pourpres... Le Croisé s'échappe alors en courant en hurlant. Il entend soudainement un bruit et jette un regard derrière son épaule : il n'y avait plus rien. Il s'était échappé par on ne sait quel procédé.
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Le corbeau, s'avance au dehors, dans la pénombre qu'offrait cette nuit sans lune. On aurait pu distinguer dans sa main les clés des geôles et des plans volés au commandant...